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22.02.2024

Augmentation sensible des départs du service civil - une révision totale est nécessaire !

Les chiffres annuels 2023 publiés aujourd'hui par l'Office fédéral du service civil ZIVI font froid dans le dos : L'année dernière, 6754 personnes ont été admises au service civil, ce qui correspond à une nouvelle augmentation de 1.8% par rapport à l'année record de 2022. Un record est atteint en 2023 avec 1,8 million (+6,2%) de jours de service accomplis. Pour la Fédération des Sociétés Militaires Suisses (FSM), ce chiffre extrêmement élevé repose en premier lieu sur la liberté de choix de fait entre l'armée et le service civil, acceptée politiquement depuis des années. Celle-ci aggrave encore les effectifs déjà critiques de l'armée. Compte tenu de l'extension incertaine de la guerre en Ukraine au-delà de la frontière orientale de l'OTAN, cela ne peut tout simplement pas se justifier. Le système actuel fait preuve d'une négligence grossière et doit être réformé de toute urgence, au besoin en réintroduisant l'examen de conscience.

En 2008, il y avait encore environ 1600 admissions au service civil, alors qu'à partir de 2009 - avec la suppression de l'examen de conscience et l'introduction de la preuve par l'acte - le nombre a grimpé en flèche de manière surdimensionnée et constante pour dépasser largement les 6000 personnes. Sur les 6754 personnes admises au service civil l'année dernière dans les centres de recrutement, 3769 (55.8%) ont déposé leur demande avant l'école de recrues (ER), 786 (11.6%) après le début de l'ER et 2199 (32.6%) après avoir réussi l'ER. En d'autres termes, les uns ne vont même pas à l'ER, les autres s'annulent prématurément après l'ER. Pourtant, d'un point de vue constitutionnel, le service civil n'est pas une alternative librement choisie au service militaire, mais une forme particulière d'accomplissement de l'obligation de servir en cas de conflit de conscience insurmontable. Le nombre élevé d'admissions au service civil indique clairement que les personnes astreintes se tournent vers le service civil parce qu'il est plus facile à concilier avec leurs plans de carrière et leur vie privée. De plus, le service militaire n'est pas attractif en soi.

Des départs annuels de civilistes de la taille d'une brigade - une armée exsangue
La VMG critique depuis longtemps le système anticonstitutionnel et dangereux pour la sécurité de notre pays de la liberté de choix de fait entre l'armée et le service civil - même si les civilistes ne le sont pas en soi - qui doit être aboli rapidement et définitivement. Les départs annuels d'environ 6800 civilistes correspondent à l'effectif d'une brigade de combat, ce qu'aucune armée de milice ne peut absorber numériquement et qui érode notre système de milice. Cette situation n'est pas justifiable, ne serait-ce que dans le contexte de l'extension incertaine de la guerre en Ukraine au-delà de la frontière orientale de l'OTAN. La sécurité militaire doit à nouveau être la première priorité de la politique suisse, raison pour laquelle l'armée doit impérativement être dotée des ressources en personnel correspondantes. Les dernières décisions prises, notamment par le Conseil fédéral, mais aussi par le Parlement, vont malheureusement dans une autre direction - celle d'une réduction massive du matériel et du personnel de l'armée.

Une révision totale du service civil est nécessaire
Pour la VMG, il est donc urgent non seulement de durcir les conditions d'une réaffectation de l'armée au service civil par diverses mesures décidées par le Parlement en 2023 et en suspens, mais aussi de s'atteler rapidement à une révision totale du service civil, par exemple en réintroduisant l'examen de conscience. La VMG propose en outre une introduction rapide de l'obligation de servir dans la sécurité, mise à l'ordre du jour par le Conseil fédéral en mars 2022. Celle-ci prévoit entre autres une fusion de la protection civile et du service civil pour former ce que l'on appelle la protection contre les catastrophes. Dans ce contexte, la VMG suggère d'envisager sérieusement dès aujourd'hui une future suppression de l'Office fédéral du service civil (ZIVI). Il faut maintenant que le Conseil fédéral et le Parlement adoptent une stratégie claire pour aller de l'avant, afin de renforcer l'armée en termes de personnel et de matériel et, à cette fin, de rendre massivement plus difficile l'accès au service civil.

Contact :
Colonel EMG Stefan Holenstein, Président VMG / ASM, +41 79 241 59 57